Architecture invisible ? #1

001De manière inédite, l’exposition « Architecture invisible ? » se donne moins à voir qu’à entendre et à percevoir. Appelé à se développer dans l’espace et le temps, ce projet invite plusieurs artistes à expérimenter une architecture dématérialisée selon différentes approches et pour des plateformes multiples.

A partir d’un espace neutre, cette exposition tente de renouveler l’expérience du sensible, en mettant à l’épreuve l’œil/corps. Alors que nous éprouvons chaque jour un peu plus la déconnexion des organes perceptifs avec les interfaces et tablettes digitales, les artistes développent des œuvres et des installations sonores qui distillent les éléments épars d’une dramaturgie. Le public devenu acteur et spectateur rassemble les fragments de récit dans son corps, son déplacement et sa pensée. Ces propositions éveillent l’élargissement de la conscience perceptive. L’attention sonore, amplifiée, influe sur celle des autres sens.

Pour ce premier volet de l’exposition, l’artiste mexicain Santiago Borja s’est naturellement inspiré d’une expérience personnelle intense vécue lors du séisme de Mexico en 1985. Le spectateur se trouve confronté aux signes avant-coureurs dans « Everything falls in a place when it collapses » (2013) tandis qu’il peut consulter sur le site internet dédié, les archives de différents enregistrements sonores, narratifs, visuels avec les « triangles de vie », ces micro-espaces créés quand une structure s’effondre.

Vincent Lamouroux inaugure pour « Architecture invisible ? » le projet « ATLS » – Air, Time, Light and Space –(2013), avec une série de six dessins qui retranscrivent un ensemble d’architectures éphémères créées par le vol d’un avion. L’artiste invite ainsi à l’exploration d’un territoire qui dématérialise et redéfinit une œuvre, entre sculpture et architecture, imagination et invention, déplacements et perspectives aériennes.
Un site internet intégrant des visualisations 3D dynamiques de ces architectures deviendra un mode spatialisé du projet – comme transformation d’un continu temporel en une discrétisation spatiale – en vue d’une collusion du signe, de l’espace et du temps.

Evénement performance le samedi 7 décembre 2013 à 20h30

Pour « Architecture invisible », André & Michel Décosterd présenteront la performance sonore « Von Roll Twist » (2012) autour de cette question de la spatialisation sonore par rapport à une gestuelle. Un performeur activera les enrouleurs de téléski Von Roll fixés au sol pour générer un son, et l’étirer physiquement dans l’espace. Ces enrouleurs sont en effet équipés d’un capteur de vitesse et position ainsi que d’un haut-parleur. L’enroulement et le déroulement des cordes agissent sur des compositions sonores qui se construisent et se transforment en temps réel au gré de l’action du performeur. De la combinaison des six sources sonores résulte une oeuvre polyphonique et spatiale en constante évolution.

A voir en parallèle de notre exposition, le Cycloïd-E présenté jusqu’au 15 décembre 2013 au 104. Les mouvements ondulatoires de cette machine diffusent des bruits familiers (carillon d’une église…) à peine reconnaissables dès lors que le rythme des bras articulés s’accélère.

Vernissage 15 novembre dès 18h
Du 16 novembre au 14 décembre 2013
http://art-immanence.org/

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